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Si vous prenez soin de votre esprit, votre corps suivra !

Si les enseignements que l’on peut tirer des courses de très longues distances (Tor des Géants, PTL, Spine Race, SwissPeaks Trail, …) sont extrêmement nombreux, les plus intéressants sont sans doute liés à la gestion du sommeil.
 
S’il n’est pas possible sur ces courses de dormir longtemps compte tenu des barrières horaires (et du fait que cela reste une compétition), il est utopique de penser que l’on peut aller au bout sans prendre le temps de se reposer. Alors quelle est la solution ?
 
Il y a potentiellement deux manières complémentaires de se reposer :

  • La première consiste à s’arrêter pour dormir. Ce repos est important car c’est uniquement dans des phases de sommeil profond que le corps arrive à régénérer nos cellules et à se réparer. L’approche la plus adaptée consiste à faire des micro-sommeils de 20 à 30 minutes toutes les 24 heures environ. Pour être efficace cela nécessite d’arriver à s’endormir rapidement et à trouver un sommeil profond. Certains coureurs vont choisir de ne pas dormir du tout durant les 36 premières heures de course, estimant qu’ils ne sont pas encore assez fatigués pour pouvoir s’endormir de manière quasi instantanée. Ensuite ils s’imposeront un rythme régulier pour gérer ces micro-sommeils. Il est à noter que le choix de l’heure à laquelle on dort peut-être important. Si on choisit par exemple de dormir vers 14h alors qu’il fait chaud, on en profite en plus pour faire baisser sa température corporelle. On voit bien que la manière de gérer le sommeil nécessite de bien se connaitre d’une part et d’y réfléchir avant le jour de la course afin d’essayer d’avoir une stratégie qui soit la plus efficace possible.
  • La seconde manière de se reposer consiste à utiliser des techniques qui permettent de faire baisser le niveau de tension nerveuse. Si ce repos n’est pas réparateur pour le corps, il est indispensable pour le mental. Il passe par de l’autohypnose ou par d’autres techniques de relaxation. On peut pratiquer ces techniques aux ravitaillements mais également en course lorsque le terrain autorise à avoir un niveau de vigilance moindre.

 
Pourquoi le repos de l’esprit est-il stratégique pour tenir dans l’effort ? Pourquoi est-ce un facteur clé de succès incontournable pour atteindre un objectif a priori impossible ?
Accorder autant d’importance à la gestion du repos de l’esprit, c’est simplement être convaincu que lorsqu’on atteint ses limites sur une course de très longue distance, ce ne sont en général pas des limites physiques mais des limites mentales. Le mental dirige tout. C’est donc lui qui a le plus besoin d’attention et de repos, étant entendu que lorsque le corps donne des signes de faiblesse ou de fatigue, c’est notre cerveau qui est derrière. Le cerveau décide de ne plus transmettre l’information correctement ou de ne plus du tout la transmettre au corps afin de se protéger et de protéger l’individu dans son ensemble.
 
Autrement dit si on prend le temps de reposer notre cerveau et donc de préserver au maximum notre mental, alors on offre à notre corps l’opportunité d’accomplir des défis dont on se pensait incapable. C’est là qu’on découvre qu’on avait des capacités physiques qu’on ne soupçonnait pas.
D’où la nécessité non pas forcément de dormir beaucoup (le minimum pour régénérer certaines cellules et éviter une blessure physique) mais de pratiquer de l’autohypnose ou d’autres technique de relaxation pour reposer au maximum notre cerveau afin qu’il soit capable de nous emmener en haut de notre Everest !
 
Alors quels messages faire passer non pas simplement à l’ultra-trailer, mais à tout un chacun ?

  • Accordez-vous durant la journée un micro-sommeil. Faire une sieste de 15 minutes vous permettra de compenser 2 à 3 heures de sommeil dans la nuit. Ce n’est donc pas du temps perdu si vous souhaitez prendre soin de votre corps.
  • Dès que vous en avez l’opportunité, essayez de vous relaxer (les techniques de relaxation sont très nombreuses), faites baisser votre tension nerveuse. Ce repos de l’esprit vous permettra d’être fort mentalement (motivation, confiance en soi, positive attitude, …). Dès lors, quelles que soient vos activités, vous serez beaucoup plus performant et vous atteindrez des objectifs bien supérieurs à ce que vous pouviez imaginer.

 
Thomas LEGRAIN, Associé gérant de Thomas Legrain Conseil et Fondateur du Club de l’Audace
En savoir plus sur la gestion du sommeil durant un ultra-trail

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Un commentaire

  • Jean-Pascal Cabrera, Sophrologue - Préparateur mental spécialiste du sommeil, du stress et de la performance

    Votre retour d’expérience confirme tout à fait ce que révèlent les études actuelles : le “fusible” de la douleur est éminemment cérébral.
    Les charges maximales de travail autorisées sont régies par des limites psychologiques.
    Il est très intéressant de constater qu’un “mental” de pleine conscience peut interagir avec un mental “non conscient” (tout comme l’inverse se produit également - cf. Lionel Naccache dans "Le nouvel inconscient" ). C’est dans ce cadre qu’effectivement, l’auto hypnose et la sophrologie sont des outils d’une étonnante efficacité pour la performance, et en particulier le contrôle des états de vigilance et de sommeil.
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